La peur de la mort peut-elle être dépassée ?
La peur de la mort peut-elle être dépassée ?

La peur de la mort peut-elle être dépassée ?

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Café philo Victor Schoelcher
ThèmeLa peur de la mort peut-elle être dépassée ?
AnimationEric Lowen, de l’association ALDERAN
LieuLa brasserie Le Déli’s à Toulouse
Date et horairesle mardi 6 novembre 2012 de 20 h 30 à 22 h 30
Mots-cléscafé philo, émotion, mort, peur, philosophie, représentation, suicide
Information Je suis adhérente de l’association ALDERAN à Toulouse. Pour plus de détails, voir la page sur le café philo Victor Schoelcher.

Je partage dans chacun des paragraphes de cet article des idées venues durant ou après ma participation au café philo. Belle découverte !

1. Des jeux de mots

J’ai envie de bousculer les mots et de les écrire à l’envers (ou à l’endroit, question de point de vue 🙂 )… Cela donne pour moi : l’audace de la vie est-elle suffisante ? On associe assez souvent le couple peur / mort et pourquoi pas peur / vie ou audace / mort, comme on évoque également le risque de mourir et non pas le risque de vivre / la chance de vivre ou la chance de mourir ?

2. Une obscure clarté ?

Quand on naît, une lumière s’allume. Quand on meurt, elle s’éteint. Notre vie semble dépendante de l’intensité de cette lumière. Lorsque cette lumière est allumée, il semblerait que l’on doit vivre, faire sa vie, faire une vie en ayant quelquefois le sentiment d’être perdu, de ne pas comprendre comme si on avait oublié de nous donner un mode d’emploi pour nous éclairer sur ce que l’on est censé faire…

3. Représentations de la mort

La peur de la mort est plus ou moins intense dans nos vies selon la représentation que l’on s’en fait. Plus celle-ci est sombre, plus la peur est là. Plus cette représentation est apaisante, plus la peur est éloignée de nos cœurs (et de nos têtes) et on se sent libre. Suffit-il de toucher à cette représentation pour ne plus avoir peur ? C’est délicat car aucune représentation ne peut garantir de rester en vie. Du style, la mort n’est qu’une vue de l’esprit humain qui a une vision très limitée, donc pas la peine de vivre.

Une idée serait de connaître un maximum de représentations de la Mort (ou de la vie) pour avoir la vision la plus complète et surtout de ne pas s’arrêter sur un point de vue en particulier. Avoir une notion holistique de la Mort. C’est gratuit comme affirmation mais se rapprocher de l’avis (lol le jeu de mot) : “La Vie vaut d’être vécue car il s’agit de vivre une vie” ou “la Vie ne vaut rien mais rien ne vaut une Vie”.

On nous donne une opportunité de remplir quelque chose sans comprendre à cause de notre vue limitée : certains vont saisir cette opportunité (ou chance), d’autres non. Certains vont aussi se lasser à devoir la remplir… Autrement dit, certains vont préférer expérimenter la Mort plutôt que d’expérimenter la Vie.

4. Expériences de mort

Il est à noter que les personnes qui ont été confrontées à la Mort (coma, deuil, traumatisme…) semblent ressortir très souvent avec une joie de vivre assez incroyable justement parce qu’elles ont “expérimenté la Mort”. C’est un fait qui est intéressant : doit-on en conclure que pour mordre la vie à pleines dents, il suffit de voir une mort ?

5. La durée de vie, origine, fin : une question de temps

Une Vie humaine semble avoir une origine : la naissance (on allume une lumière) et une fin : la mort (on éteint la même lumière qui s’était allumée à la naissance). Certains cherchent à savoir si cette vie continue après la mort. Je suis intéressée quant à moi à savoir si elle existe avant la naissance. Est-ce moins pertinent ? Je m’interroge donc sur la construction de l’être (…humain ?), son apparition.

Quand je regarde une montagne, un lac ou l’océan, je me sens apaisée. Je ressens un sentiment de plénitude. Quand je vois des malades condamnés par la maladie (et donc par la mort), je me sens nerveuse et angoissée alors que tous nous allons mourir ou disparaître un jour. Les durées de vie géologiques sont plus grandes que celle de la vie humaine. Les montagnes nous semblent donc immortelles à nos yeux, mais elles aussi meurent, disparaissant au bout de quelques centaines de milliers d’années à cause de l’érosion… Le sentiment de paix peut peut-être s’expliquer du fait que ces éléments de la Nature nous survivent si longtemps.

L’histoire géologique nous montre que la vie n’est qu’un court épisode entre deux éternités de mort, et que, dans cet épisode même, la pensée consciente n’a duré et ne durera qu’un moment. La pensée n’est qu’un éclair au milieu d’une longue nuit, mais c’est cet éclair qui est tout.

Henri Poincaré, La valeur de la science.

6. Pour information

  • Pour ce débat philosophique, la salle était comble.
  • Je suis intervenue une fois pour parler de l’importance de la représentation de la mort que l’on se fait dans sa vie ; d’envisager le pluriel : plusieurs représentations…
  • Dans la majeure partie des interventions des participants, le suicide (souvent d’un proche) a été évoqué… Un petit aparté à ce sujet avec un des participants, quelque peu irrité par la “désorientation” systématique du débat :

De mémoire :

– Excusez-moi, Madame : rassurez-moi, le sujet, c’est bien la peur de la mort et pas le suicide ?

– Oui, en effet. Toutes ces personnes finissent hors-sujet mais c’est précisément cela qui est intéressant…

Sonia Kanclerski, Pause-café chez Sonia, Café philo La peur de la mort peut-elle être dépassée ?, 6 novembre 2012.

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